J'ai faim. Je mangerais bien du Pudding... En fait non. [PV Seth].

Trois jours. Oui, cela faisait troisjournées complètes que notre petite hybride n'avait rien trouvé à se mettre sous la dent à part quelques pâquerettes et un peu d'eau. Inutile de préciser qu'elle avait faim. Très faim même. Et une irrésistible soif de sang lui brûlait la gorge. Que faire ? Aucun humain ne venait à cet endroit de la forêt. Sans doute à cause des rumeurs comme quoi des animaux étaient revenus dans la forêt et tuaient sans pitié les humains qui osaient s'y aventurer trop loin. Une seule chose à faire. Si les proies ne venaient pas à elle, elle allait venir à eux ! Prenant les premiers vêtements qui lui tombaient sur la main dans une malle qu'elle avait fabriquée elle-même et qu'elle avait posée dans sa cabane pour seul mobilier avec une malheureuse table en bois, un lit et une sorte de bassine qui devait servir de baignoire, la fillette retira quelques brindilles qui se trouvaient dans ses cheveux et se dirigea vers la forêt plus profonde. Pourquoi allait-elle dans cette direction au lieu de se diriger vers la ville des humains ? Elle ne savait pas elle-même. Son instinct guidait ses pas, comme si elle allait trouver la réponse en avançant dans la forêt qui s'assombrissait de plus en plus au fur.

- Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas ... !

S'arrêtant quelques minutes plus tard près d'un arbre, la fillette semblait réfléchir à sa position. Il y avait tant de végétation qu'elle-même ne savait plus où elle allait. S'était-elle perdue ? Et si elle était condamnée à rester ici sans boire ni manger ? Finirait-elle par mourir ou bien était-elle trop monstrueuse pour avoir le droit de se reposer en paix ? Toujours est-il que la rouquine avait peur. Quoi de plus normal pour une gamine de cet âge-là ? Certes, elle avait toujours vécu seule et s'était vite habituée à la forêt et ses occupants. Mais même en apparence humaine, elle n'avait que sept ans. Et personne ne laisserait une petite fille de sept ans s'aventurer seule dans un endroit aussi sombre et dangereux. Et encore moins les petites filles de trois ans comme Lydia ! Surtout que dans cet endroit, il n'y avait pas le moindre signe de présence vivante. Même les animaux lugubres comme les chouettes ou les chauves-souris ne se faisaient entendre.

- Si le loup y était il nous ... Mangerait ! ~

Des larmes coulaient à présent sur son visage. La panique et la peur mêlées à ses angoisses habituelles lui avaient fait perdre le contrôle d'elle-même. S'asseyant par terre, la créature prit ses genoux dans ses mains et se recroquevilla sur elle-même. Pourquoi avait-elle suivit stupidement ses instincts, alors qu'en ce moment-même, elle pourrait être en train de faire un copieux repas ? Ou deux repas plutôt. Un repas qu'on pourrait qualifier d'entièrement végétarien et un autre de carrément canibale. Après-tout, il fallait bien varier les goûts de temps à autre non ? D'où le fait que souvent la gamine se faisait deux repas à la suite. Mais dans cet endroit aucune trace de nourriture. Juste des orties, de l'écorce, des arbres et une multitude de végétation dont les feuilles étaient si hautes et si denses qu'on ne voyait plus le ciel.

- Est-ce ça ... Attendre la mort ?

Se laissant tomber en arrière, Lydia ferma les paupières et se laissa lentement aller à l'évanouissement. Elle aurait pu résister mais à quoi bon ? Elle savait que tôt ou tard elle finirrait par ne plus avoir aucune force et mourir. Elle devait prendre ça comme une punition pour tous les humains qu'elle avait tué. Son visage aussi blanc que la neige semblait serein. La seule chose qui pouvait prouver qu'elle était encore en vie était son pouls assez faible mais toujours là. Elle avait beau être une hybride, son coeur battait, contrairement à celui de son père ou du garçon blond qu'elle avait croisé en ville plus tôt.

Dans la forêt, on croise parfois des loups de la taille d’un homme. Celui-ci est couleur sable, couleur inhabituelle pour un loup dans cette forêt.

Promenons nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas, mais imbécile c’est toi le loup dans cette forêt !

Seth commençait sa patrouille habituelle en début d’après midi avec une (ridicule) comptine qui servait à éloigner les enfants des forêts sombres et mystérieuses… Mais Seth n’est plus un enfant ! Second accompli notre jeune loup commence à se dégourdir les pattes vers son premier point de passage.

Ça m’a l’air plutôt calme aujourd’hui encore.

Le seul plaisir que trouvait Seth aux patrouilles était le plaisir de pouvoir courir à volonté sans se soucier de se cacher ou de ne pas révéler son secret. Ainsi sentir le vent dans sa fourrure était ce qu’il affectionnait le plus quand il courrait dans sa forêt maternelle.
L’écran de verdure défilait, les oiseaux chantaient, les senteurs boisées de la forêt venaient chatouiller ses narines de loup. Cependant quelque chose clochait dans cette harmonie. Quelque chose que Seth ne parvenait pas à identifier.

Bah sûrement rien de dangereux quand on sait qui habite à La Push.

Continuant sur son sentier de patrouille il se laissait aller à tout cette nature enivrante qui le berçait peut à peu quand l’impression désagréable que quelque chose cloche le surpris de nouveau. Mais cette fois il sût ce qui le dérangeait : une odeur. Une odeur qu’il n’avait encore jamais rencontrée ou plutôt à laquelle il s’était habitué. Son esprit accaparé par la forêt ne l’avait pas remarquée tout de suite mais cette odeur lui semblait étrangement familière. Succombant à ses instincts canins, il s’éloigna de son sentier de patrouille pour aller déterminer d’où et surtout de quoi provenait cette odeur particulière. Peu à peu il s’enfonça plus profondément dans la forêt, atteignant un secteur qu’il ne connaissait pas. Mais l’odeur qui s’y faisait plus forte, devint nettement plus clair au museau de notre jeune loup.

Impossible ! A moins que…

Sur cette pensée, il accéléra et bifurqua sur sa gauche, vers le point d’où émanait l’odeur. Quelques centaines de mètres plus loin il découvrit ce qui lui paraissait impossible : une fillette qui ne devait pas avoir plus de 7 ans était évanouie sous un arbre, probablement depuis un moment. La croyant morte il s’approcha mais découvrit avec stupeur ce qui confirma sa première hypothèse : son cœur battait, elle est bel et bien vivante. Il s’approcha encore et renifla les vêtements de la fillette puis ses cheveux entremêlés qui étaient étonnamment soignés pour une fillette qui semblait errer dans cette forêt depuis un bon bout de temps.

J’espère qu’elle n’est pas ce que je pense… qu’elle n’est pas de SON espèce… c’est impossible !

Percevant un mouvement de tête, il bondit en arrière à quelques mètres de la fillette qui semblait revenir à elle et commença à la fixer attentivement de ses yeux couleur ambre

Des reniflements. Voilà ce qui l'avait réveillée. Quelqu'un, ou plutôt quelque chose était en train de sentir ses vêtements et ses cheveux. Concentrant le peu de forces qu'il lui restait, la fillette essaya de se redresser mais ne parvint qu'à bouger légèrement sa tête et à entrouvrir ses yeux. Une sorte d'animal qu'elle prit au départ pour une sorte de grand chien à cause de sa couleur sable venait de faire un bond en arrière quand il croisa son regard. Avait-il peur d'elle ? Observant attentivement Seth, la rouquine fut obligée de constater que la bête qui se tenait devant elle n'était ni un chien ni un de ces charmants et stupides animaux de compagnie que les humains séquestraient chez eux mais bel et bien un loup. Et à part quelques exceptions dans des zoos ou des cirques, aucun homme n'avait réussit à les apprivoiser. C'est justement ça qui faisait toute la différence entre Lydia et les humains. Non seulement elle ne ressentait aucune peur face à cette créature sauvage, mais en plus, elle était rassurée de le voir. La seule chose qui l'effrayait était de se dire que le loup risquait de l'abandonner ici.

Rassemblant à nouveau son énergie comme s'il avait s'agit d'un effort considérable, l'hybride tendit son bras en direction du modificateur pour lui montrer qu'elle ne lui voulait aucun mal et qu'elle n'avait pas peur de lui. Mais peut-être prendrait-il cela pour une agression.

- P ... Pas peur des ... loups. J'ai ... f... faim ... !

Ces quelques paroles à peine audibles venaient de sortir de sa bouche au prix d'un dernier gros effort. Et déjà, la gamine commençait sentir la fatigue la rattraper. Son bras tout engourdit retomba sur son ventre comme s'il n'avait s'agit que d'une vulgaire poupée de chiffon et ses paupières se refermaient toutes seules. Elle qui d'habitude était si résistante et avait toujours vécu seule dans la forêt était vraiment faible d'un coup. Certes, son don permettait de communiquer avec les animaux par des sortes d'images mais elle avait dit ces mots sans utiliser son aptitude tellement elle était affaiblie. Et elle savait très bien qu'aucun animaux ne pouvait comprendre le langage humain. Peut-être qu'en voyant son sinistre état, la bête finirait par l'achever ou lui emmener de la nourriture. Mais les loups étaient carnivores, ce qui était contraire à elle qui était à la fois végétarienne et cannibale. Donc dans tous les cas, elle n'aurait aucune chance de s'en sortir. A moins qu'un miracle ne se produise.

- ... J ... Je veux ...

Une phrase interrompue. Rien que ces deux mots étaient durs à prononcer. Pourquoi avait-elle été si stupide ? Jamais elle n'aurait du suivre son stupide instinct lui disant de s'enfoncer dans les bois. Elle aurait du au contraire se rendre en ville et vider une personne mauvaise de son sang. Car oui, le monde ne manquait pas de gens mal intentionnés et la petite fille choisissait ses proies. Jamais elle n'avait fait de mal à plus faible qu'elle. Elle s'en était toujours pris à ceux qui faisaient souffrir les animaux, qui profitaient des autres ou qui avaient commis des actes irréparables selon elles. Parfois, il lui arrivait même de ressentir un certain plaisir de juger elle-même des gens horribles comme les fourreurs, les criminels, les pédophiles ou autres malfaiteurs. Mais quand elle n'avait rien d'autre à se mettre sous la dent, elle était contrainte de s'en prendre à des personnes qui n'avaient pas commis des actes trop graves, ce qui faisait qu'elle essayait au maximum de retenir sa faim. Et cette fois-ci elle avait été trop loin. Au moins, si elle survivait cela lui permettrait de tester ses limites. Et si elle succombait, elle ne manquerait à personne et serait elle-même punie d'être une si odieuse créature. Car la véritable source de tous les meurtres qu'elle avait été obligée de commettre était sa naissance.

- Du ... S ... ang ... !